Trou d’eau douce
Bien mieux qu’un simple embarcadère
Surtout connu comme point d’embarquement pour l’île aux Cerfs, le village côtier de Trou d’eau douce mérite pourtant que l’on prenne le temps d’y flâner…
Sur une île où les noms de lieux n’ont, le plus souvent, que très peu de choses à voir avec la réalité (il n’y a, par exemple, pas de serpents sur l’Ile aux Serpents, ni de cerfs dans le Trou aux Cerfs), on notera avec intérêt que Trou d’Eau Douce tire bien son nom d’une source connue depuis les premiers jours de la colonisation ! Ce trésor est, hélas, aujourd’hui presque totalement délaissé : il faut s’adresser aux plus âgés des habitants du bourg pour en découvrir l’emplacement… bien mal respecté, d’ailleurs !
Mais, comme pour faire oublier cette triste déconvenue, le village réserve quelques belles découvertes au visiteur attentif et curieux. Quelques belles rencontres, aussi… en effet, à force de voir passer des touristes pressés d’embarquer pour l’Ile aux Cerfs, les habitants de Trou d’Eau Douce semblent toujours flattés que l’on veuille s’intéresser à eux et à leur village. Ils se montrent alors ouverts et chaleureux, mais aussi curieux, en retour, de tout connaître du pays de leur visiteur… où ils auront, à coup sûr, un frère, une cousine ou un camarade.
Un village d’art
Quand il ne voyage pas à l’étranger, invité d’un Salon du Livre ou à la recherche de producteurs pour son prochain film, le célèbre écrivain-cinéaste Barlen Pyamootoo, réside à Trou d’Eau Douce, où il a passé son enfance. De sa voix douce et patiente, il en parle avec tendresse. Il évoque alors, une époque de frugalité et de partage, mais pas de privations, de plaisirs simples, où l’océan avait sa part. Toujours épris de son village, il sait y déceler, derrière les inévitables bouleversements liés à la fréquentation touristique, les caractéristiques immuables d’un village qui s’attache à préserver sa part de vérité… Comme cette « boutique » en tôle, bien modeste d’aspect, mais qui sert pourtant aux habitués un « cari ourite » (curry de poulpe) bien meilleur que celui de n’importe quel palace… ou ces vieux charpentiers de marine, derniers héritiers d’une tradition que la fibre de verre est en train de pousser vers l’oubli, et qui construisent des bateaux magnifiques et sûrs, sans tracer le moindre plan !
De l’artisanat à l’œuvre d’art, la frontière est parfois ténue. Et dans les inventaires improbables des magasins « touristiques » de Trou d’Eau Douce, entre trois gadgets fabriqués en Chine, comme il se doit, ou de la vannerie malgache, on découvre parfois un tableau à la naïveté simple et fraîche, aux couleurs puissantes… ou la maquette si bien ciselée d’un vaisseau de haut rang, que l’on a du mal à résister à souffler dans ses voiles afin de le voir voguer vers une aventureuse croisière…
L’église du village, elle-même, surprend : il y a une quarantaine d’années, une jeune sculptrice hongroise, tombée sous le charme de Trou d’Eau Douce, en a richement décoré la façade.
Et c’est un ancien modèle (et ancienne élève) de Matisse, Maniglier, qui a transformé une ancienne sucrerie en un lieu somptueux, totalement dédié à la peinture, à la fois, musée, galerie, résidence d’artiste, atelier et restaurant agréable… La créatrice de ce « Café des Arts » n’est plus là, mais la fondation qui perpétue sa mémoire y maintient, intact, le plaisir du beau !
La villa Sunny Beach se trouve sur la plus belle plage de Trou d’eau douce et on peut aller diner au Four a chaux qui se trouve a 500 metres de la villa.