Agalega
Les îles oubliées
A plus de mille kilomètres au Nord-Ouest de Maurice, Agaléga est bien plus proche de la pointe nord de Madagascar et des îles les plus au sud de l’archipel des Seychelles, que de Port-Louis. C’est sans doute cet éloignement (et la faiblesse numérique de sa population) qui lui vaut d’être si mal connue des Mauriciens. A Maurice, on parle d’ailleurs d’Agaléga, comme d’une seule île… Ce qui corresponde sans doute à une réalité géologique, mais pas à la réalité physique ! En effet, si, dans des ères lointaines, Agaléga était constituée d’une seule terre, un bras de mer est venu s’y infiltrer au cours des millénaires et Agaléga se présente très exactement sous la forme d’un point d’exclamation !
Environ 350 Agaléens
Sur ces deux îles, cernées par un vaste lagon, vivent environ 350 personnes. Un tiers sont des fonctionnaires (policiers, météorologue, enseignants, soignants…) et des ouvriers mauriciens détachés là pour quelques mois. Les autres sont les Agaléens ! Descendants d’esclaves malgaches, de Seychellois ou de déportés des Chagos, les plus anciens vivent là depuis quatre ou cinq générations ! Pendant longtemps, l’île du nord (le « corps » du point d’exclamation), était vouée à l’exploitation d’une cocoteraie dont le coprah était exporté dans le monde entier… alors que l’île du sud (le point du point d’exclamation) avait pour mission de pourvoir à la nourriture de la petite colonie humaine, par une maigre agriculture vivrière.
Aujourd’hui, si l’Etat mauricien continue d’acheter la pulpe de coco d’Agaléga, c’est seulement pour justifier le versement d’un revenu aux habitants de l’île. Ravitaillées par bateaux tous les six mois, les deux petites îles survivent, hors du temps. Les conditions matérielles y sont bonnes, mais le désoeuvrement, d’une population peu éduquée, mal formée et un peu oubliée, qui vit en vase clos, encourage l’alcoolisme…
Un avenir… prometteur
Si différents projets d’ouverture au tourisme ont été élaborés, aucun n’a cependant vu le jour.
Mais l’isolement d’Agaléga pourrait bien prendre fin ! La prise de conscience de la valeur économique majeure des ressources marines conduit les autorités mauriciennes à valoriser l’immense domaine océanique de l’île Maurice ! Grâce à Agaléga, Maurice dispose ainsi d’une ZEE (Zone Economique Exclusive) dans une partie de l’océan riche en thons ! De ce fait, l’intérêt pour Agaléga est considérablement relancé et les projets sont nombreux, de la construction d’une conserverie à celle d’un hôtel spécialisé dans la pêche au gros ! Hélas pas de villas encore comme a l’Ile Maurice!
C’est qu’en effet, Agaléga se trouvant loin de toute autre terre, ses parages immédiats sont sillonnés par de très gros poissons… Outre les thons, espadons et marlins, on y crois des requins aux dimensions particulièrement impressionnantes ! Ce qui explique, sans doute, pourquoi les Agaléens, s’ils pêchent un peu dans le lagon, s’aventurent rarement en pleine mer !